Lecture du troisième tome de frère Pascal du Saint-Sacrement : chronique de six ans de combats de Mgr Freppel, évêque et député, pour l’Église et pour la France, contre la république et contre les libéraux-catholiques.
Mgr Freppel est choisi par les catholiques légitimistes bretons pour être leur candidat pour le siège de député de la troisième circonscription du Finistère. À la grande fureur des libéraux-catholiques !
À peine élu, Mgr Freppel prend la défense des jésuites expulsés par la république, dans son diocèse et à la Chambre. Et tant pis si cela dérange la politique de compromis des libéraux !
Du débat sur l’inamovibilité des magistrats jusqu’aux lois scolaires Ferry, en passant par l’expulsion des congrégations religieuse, Mgr Freppel défend l’Église et la France à la tribune de l’Assemblée nationale.
« La politique c’est l’application des principes de la morale chrétienne dans le gouvernement des États. » (Mgr Freppel)
Mgr Bellot des Minières, jeune évêque libéral, entend gagner la faveur du gouvernement. Mgr Freppel dissipe ses illusions : « La république, c’est la guerre à l’extérieur et la persécution à l’intérieur. »
Quand le comte Albert de Mun proclame que seul le Roi pourra sauver la France chrétienne, les libéraux l’accusent d’exploiter au profit de sa politique la défense du catholicisme.
Malgré la virulence croissante de la république et la duplicité de Léon XIII, les francs-catholiques préparent le retour de la monarchie en la personne du comte de Chambord.
Au plus loin des libéraux prêts à toutes les compromissions, Mgr Freppel appelle à une levée de chrétiens militants et de missionnaires, une Phalange d’athlètes pour la restauration de la Monarchie et de la Chrétienté.
Mgr Freppel est réélu député, au milieu d’une droite désarmée par l’indifférentisme du Pape dont le libéralisme se dévoile de plus en plus, implacable, notamment dans son désaveu de Charles Périn, en Belgique.
De l’Alsace à l’Anjou, dans l’hémicycle comme dans les couloirs de l’Assemblée nationale, Mgr Freppel poursuit le combat : « Reculer n’est ni français ni chrétien ! »
La république athée veut abroger le Concordat et laïciser les enterrements. Inlassablement, Mgr Freppel se dresse contre le persécuteur, pour l’honneur de Dieu et le salut de la France.
Quel usage faire de l’argent pour lui faire servir la cause catholique ? De grandes banques capitalistes ? Mgr Freppel leur préfère des coopératives chrétiennes au profit de la classe ouvrière.
Le rayonnement de l’évêque d’Angers et de ses œuvres fut immense. Il inspira notamment Mgr Laflèche, au Canada français, engagé dans une lutte semblable contre les libéraux-catholiques soutenus par Léon XIII.
Quand la république expulse les bénédictins de Solesmes, Mgr Freppel se dresse, raffermissant les courages chancelants et mettant en déroute le ministère lui-même par une protestation magistrale et d’une ironie mordante.
Quand la république veut laïciser l’école, les catholiques sont incapables de s’unir pour lui résister efficacement : beau résultat de la politique de complaisance de Léon XIII !
Dans la persécution, tandis que Mgr Freppel convainc ses amis de servir l’intérêt de la Patrie et de la Religion, les libéraux-catholiques, eux, intriguent pour réconcilier la monarchie légitime et la révolution.
Au lendemain du 14 juillet 1882, La presse républicaine ne décolère pas contre Mgr Freppel, « prêt à prêcher quelques croisades là-bas en terre vendéenne ou en pays breton ». De fait, il est le seul véritable opposant à la république !
« Il faut que l’Église et la France retrouvent la fermeté de caractère, la noble indépendance, le courage et l’esprit de sacrifice qui ont fait l’honneur et la gloire de vos pères. » Résistant pied à pied à la république, Mgr Freppel est un modèle de ces vertus !
S’ils veulent restaurer un jour la Monarchie, les royalistes doivent enfin unir leurs efforts et s’occuper de la question sociale, afin d’assurer un soutien populaire massif au Prince !
Tandis que les libéraux s’enfoncent toujours plus avant dans la trahison, que les meilleurs esprits, à droite, s’épuisent en de ridicules bravades, Mgr Freppel poursuit, seul, son opposition opiniâtre et efficace à la république.
Les affaires de France vont de mal en pis : face à la persécution républicaine, Léon XIII persiste dans sa trahison et les légitimistes dans leur inertie.
« La France ne périra pas, mais il faut qu’elle se convertisse ! »
Craint par la république, haï par ses confrères libéraux, Mgr Freppel est en revanche très aimé de ses prêtres : « heureux et fiers d’avoir à leur tête un chef aussi vaillant, un guide aussi éclairé, un évêque que tout le monde nous envie. »
Tandis que Mgr Freppel résiste avec profit à la république, Léon XIII incite les catholiques à collaborer avec elle, affirmant que la monarchie française n’est plus qu’un cadavre. Or le 24 août 1883, le comte de Chambord meurt...
À la mort du comte de Chambord, faut-il se rallier au très libéral comte de Paris ? Oui, en principe, mais à condition qu’il manifeste son adhésion aux principes de la royauté chrétienne !
« Le comte de Chambord est mort ; mais son programme et ses idées nous restent. Nous devons nous appliquer à les faire prévaloir, car c’est là le salut de la France ; si tant est que la France puisse être sauvée ! »
« Si ceux qui ont servi le Roi pendant tant d’années se retiraient aujourd’hui de la lutte, la Révolution serait à jamais maîtresse du pays. »
Ranimer le courage des royalistes, déjouer les perfidies libérales, résister aux persécutions républicaines. « Dieu veut la lutte, Dieu veut l’épreuve, Il veut la foi surhumaine et désintéressée. Luttons donc ! »
« Nous devons combattre la Révolution jusqu’au dernier soupir ; c’est le seul moyen de servir le pays et de rester fidèles à nos traditions. Et pour cela, gardons notre idéal de monarchie chrétienne, et restons serrés autour de l’Église. »
Soutenu par l’opinion catholique, Mgr Freppel est pourtant seul à la Chambre. Profitant d’une de ses absences, une loi est votée, à main levée et sans aucune discussion, pour l’expulser de la Chambre. Silence des députés de droite...
« Quand le drapeau de la France est régulièrement engagé, il ne s’agit plus pour personne de se demander quelles sont les mains qui le tiennent : c’est le drapeau de la France ; cela suffit, il faut le suivre. »
Pour conclure ce chapitre, frère Pascal nous offre à lire des lettres et des articles de journaux soutenant Mgr Freppel face à l’opposition venant des députés de droite libéraux et ambitieux !
À la suite du soutien de Mgr Freppel à Ferry sur la question du Tonkin, des journaux républicains veulent voir dans ses prises de parole une conversion à l’indifférentisme politique et une amende honorable à la République.
Complaisance vis-à-vis de la République, sévérité contre les catholiques intégraux... La conclusion s’impose : « Le Pape est libéral. »
« L’oppression en haut, la servitude en bas, l’antagonisme partout et l’union nulle part. Telle est la situation que la Révolution française est venue créer à la classe ouvrière. »
La solution de la question sociale n’est pas dans la Révolution, mais dans la Religion !
« Si M. Paul Bert et ses congénères croyaient en Dieu, ils devraient le bénir d’avoir placé en face d’eux un orateur et un maître qui leur donne de pareilles leçons. » (article du “ Constitutionnel ”)
« La religion et la politique doivent rester unies pour conduire l’homme, l’une directement et l’autre indirectement à ses fins surnaturelles et divines. »
Quand la République veut faire de l’athéisme la règle de la vie nationale, l’urgence est de former une union électorale des conservateurs légitimistes et orléanistes.
« Il n’y a plus rien à faire ! » se lamentent les catholiques royalistes découragés. L’alacrité de Mgr Freppel dans ses nécessaires combats contre la République démontre le contraire !
Face aux menées de l’anticléricalisme, la droite catholique française est en pleine décomposition. La hiérarchie libérale-catholique veut museler ses adversaires : « C’est avec le Pape vivant que nous devons être » !
« Ménager les personnes tout en combattant l’erreur, voilà notre devise », proclame Mgr Freppel. C’est enthousiasmant ! mais fait grincer des dents les libéraux et anticléricaux associés...
L’Église possède la clé du problème ouvrier créé par le capitalisme et la révolution.
Au moment où Mgr Freppel ferraille contre le libéralisme ostentatoire du nouvel évêque de Langres, le Saint-Père révèle ses préférences en recommandant l’indifférentisme politique.
C’est en vain que Mgr Freppel rencontre Léon XIII à Rome : le Pape est opiniâtrement libéral-catholique. En France, ses émules se multiplient et se révèlent féroces ! Tel Mgr Meignan à Tours...
Mgr Freppel, tome III, « Dieu ne nous demande pas de vaincre mais de combattre » (frère Pascal du Saint-Sacrement) - Angers - Assemblée nationale (Chambre des députés) - Dix-neuvième siècle - Freppel (Mgr Charles-Émile) - Histoire de France - Léon XIII (pape) - Libéralisme - Libéraux-catholiques - République (IIIe) - Royalisme - Temporalisme
