Si, en 1888, le Père Frédéric, franciscain, accepta de quitter définitivement la Terre Sainte qu’il aimait tant, où il était Vicaire custodial depuis dix ans, pour s’installer au Canada, ce fut pour ce qu’il considéra comme un plus haut service : celui de garder la foi au Canada-français. En effet, des lettres inédites nous montrent son angoisse devant le libéralisme, condamné par le pape Pie IX, dont le péril menaçait dès cette époque la chrétienté canadienne-française qu’il avait découverte avec enthousiasme lors de son premier séjour en 1881. « La foi se perd au Canada ! » disait-il.
Dès lors, les années de sa vie précédant sa venue au Canada nous apparaissent comme une préparation providentielle à cette lutte contre le libéralisme. Il la mena avec une ardeur peu commune, épaulant de tout son zèle le combat de Mgr Laflèche, évêque de Trois-Rivières, développant le pèlerinage à Notre-Dame du Cap, dont il avait été, le 22 juin 1888, l’un des trois témoins du « regard triste et sévère », et en développant par le Tiers-Ordre franciscain une élite parmi les fidèles laïcs. Sa sainteté et ses innombrables miracles scellent le caractère surnaturel de son action.
Un siècle après sa mort survenue le 4 août 1916 à Montréal, cette conférence met en valeur l’actualité de la vie et de la mission du bienheureux Père Frédéric, béatifié en 1988.