Le 10 mars 1950, au lendemain de la nomination de Mgr Paul-Émile Léger au siège de Montréal, en remplacement de Mgr Charbonneau que le pape Pie XII venait de contraindre à la démission, Mgr Desranleau note dans son journal : « C’est l’homme de la Providence, je le sais plus que personne ; il fera bien, très bien, il rejoindra Mgr Bourget. Une page se ferme ou se tourne. » La contestation de l’ordre catholique canadien-français, sacralisé depuis le début du siècle, est jugulée. Les conservateurs exultent : la foi et les mœurs dans la Belle Province de Québec vont être bien gardées.
L’archevêque de Rimouski, Mgr Courchesne, dira : « Je sais que vous ferez l’orientation et qu’elle ne sera pas polarisée vers le monde yankee ni vers Paris et Charenton. Nous avons besoin que la boussole retrouve son pôle, Rome, d’où vous pouvez tout le temps avoir les salutaires directions. »
De fait, Mgr Léger allait orienter l’Église catholique du Québec, et au-delà, pour au moins le demi-siècle à venir. Son action a été déterminante, sa responsabilité écrasante. Mais la boussole était-elle bien aimantée sur Rome et sur le Christ ?
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